Onirisme #2

La nuit dernière, j’avais trouvĂ© un super appartement.

Bien situĂ© et plein de charme, Il Ă©tait composĂ© d’une spacieuse salle de bain, une grande cuisine amĂ©nagĂ©e Ă  la mode du dĂ©but XXe, avec grand Ă©vier rectangulaire en cĂ©ramique et la place pour une table Ă  manger en son centre, un joli parquet de caractère, un bureau, un salon lumineux et une chambre gigantesque, oh, bien vint-cinq mètres carrĂ©s Ă  vue de nez. Son seul dĂ©faut Ă©tait de contenir, directement Ă  gauche de la porte de cette immense pièce, deux Ă©normes rangements inamovibles. Difficiles Ă  dĂ©crire : imposantes structures fermĂ©es, un peu comme les caves dans les locatifs suisses, composĂ©es de bois de pin brut prenant toute la hauteur sous plafond, d’environ un mètre de profondeur et quatre de long, sĂ©parĂ©es par une petite allĂ©e d’un mètre cinquante. Je ne les avais pas ouvertes une seule fois depuis mon emmĂ©nagement.

Un petit matin froid et clair, mon copain et moi nous rĂ©veillons, et au levĂ© du lit, il va ouvrir l’un de ces rangements. Il m’annonce alors lĂ©gèrement, comme si j’avais un problème de termites ou de moisissures : « tiens, t’as des satanistes dans ton armoire ». J’ai rĂ©torquĂ© « ah bah voilĂ  pourquoi le loyer Ă©tait si bas! » et suis venue jeter un Ĺ“il et, effectivement, ils Ă©taient lĂ , entourĂ©s de pentacles et de bougies, en train de faire leurs rituels.

J’ai bien fait une ou deux tentatives pour les approcher, mais Ă  chaque fois ils me lançaient des regards courroucĂ©s en m’invectivant en latin, je me suis un peu dĂ©couragĂ©e. J’ai commencĂ© Ă  avoir des petits problèmes de possession autour du cafĂ© le matin et des incursions dĂ©moniaques dans la salle de bain.

Inutile d’Ă©crire au bailleur, ça allait encore se transformer en ping-pong de courriers recommandĂ©s… « mais Ă©coutez mon chat est collĂ© au plafond et il me vomit de la gelĂ©e verte sur la tĂŞte, envoyez-moi un exorciste! – Madame, nous ne pouvons pas vĂ©rifier la vĂ©racitĂ© de vos propos, il nous faut un certificat mĂ©dical dĂ©livrĂ© par un vĂ©tĂ©rinaire », passer par l’Asloca puis finalement finir devant le tribunal des baux et c’est encore moi qui allais perdre de l’argent Ă  payer des frais d’avocat… Autant dire que j’Ă©tais Ă  nouveau bonne pour chercher un nouvel appartement.

Je dors pas très bien en ce moment avec les travaux.

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