Révision du backpacking

en retard du 28 février 2025 : « Ton sac a dos parfait, il ressemble a quoi (reel ou fictionnel) ? »

Fictionnel c’est simple, c’est celui qui me permet de trimballer toute ma quincaillerie, du fer à souder au sac de couchage en passant par la gamelle du chien et tout le contenu du meuble à matos de dessin, tout en restant compact et léger

Pour le backpack réel, c’est une excellente question que je me pose depuis bientôt deux ans et qui va tôt ou tard finir en MYOG.

Comme tu le sais sûrement, je suis malade chronique et une partie relativement conséquente de ce que je fais en design objet découle de workarounds que j’élabore autour des problématiques que je rencontre dans le cadre de mes problèmes de santé et pour lesquelles il n’existe pas de solution commerciale toute prête, partiellement parce qu’on s’en fout des malades chroniques, et partiellement parce que c’est un peu compliqué de penser à toutes les problématiques rencontrées par tous les malades, particulièrement pour des concepteurs qui ne sont pas concernés par lesdits problèmes.

Ça fait donc bientôt deux ans que j’ai un PAC, ou port-a-cath, ou voie veineuse centrale, ou pour les nerds de l’impression 3D, un bowden dont le feed est un peu en-dessous de mon omoplate et l’extrudeur est mon cœur. Rien de bien extraordinaire, hein, c’est un petit appareil plutôt commun chez les patients chroniques, en particulier en oncologie. Ce n’est pas une prothétique vitale à l’instar d’un pacemaker mais plutôt une installation de confort, qui permet de ménager les veines, en particulier si le traitement est régulier et corrosif (certaines chimios pourrissent les veines) et rend la procédure moins douloureuse et (littéralement) moins stigmatisante qu’une demi-tonne de piqûres dans les bras à chaque fois. Il y a un petit boîtier avec une paroi souple juste sous la peau, on pique dans le boîtier, c’est facile et rapide, fin de l’histoire.

Ça n’est finalement emmerdant qu’en deux circonstances : quand on pique, parce qu’aucun top ou t-shirt ne permet un accès aisé au lieu de l’implant et on finit fatalement à moitié à poil en salle de soin ou à devoir déformer le col de son t-shirt en tirant dessus des deux mains le temps que l’infirmière mette le matos en place (je sais pas si tu le vois venir, le patron, là), et : c’est pile sur le trajet de la bretelle d’un sac à dos.

Donc depuis le PAC, mon sac à dos idéal, c’est obligatoirement un slingshot. Du coup ça fait deux ans que j’y réfléchis de temps en temps et que j’itère.

Déjà un slingshot c’est un peu chiant quand t’as une poitrine et que la sangle a le choix entre passer au milieu ou écraser tes seins. Du coup je sais pas, ça. Est-ce qu’il faudrait l’affiner au point de passage, ce qui structurellement exige aussi de la renforcer et de la rembourrer? L’autre problème c’est que pour un sac de rando 40L la charge est immense sur une seule épaule et la contrainte sur ce seul point du sternum un peu inquiétante à terme. Je pense poitrinière et sangle à la taille, dans l’espoir de mieux répartir la charge tout en minimisant le mouvement, sans certitude que ce soit une solution viable, mais pour l’heure je n’en ai pas trouvé d’autres.

Petit schéma de la sangle slingshot passant au-milieu de la poitrine, avec la sangle poitrinière et la sangle de taille.
le cercle et le trait indiquent la position du PAC et le point d’incision

Je me pose aussi la question de l’angle du sac. Est-ce que c’est plus confortable si je positionne la sangle en biais, et que le sac tombe droit et symétrique sur le dos, ou est-ce qu’au contraire les contraintes et la répartition du poids sont meilleurs si je positionne la sangle droite et que le sac tombe en biais dans le dos, façon barda militaire?

petit croquis des deux positions de sangle et leur effet sur le tombé du sac

Reste à décider ce que doit contenir le sac et comment le répartir, et c’est la partie facile. J’imagine à l’intérieur un compartiment à laptop qui n’est pas représenté sur mes dessins. Peut-être une poche à camelback. J’ai toujours pas décidé si c’était pas un peu con de faire cohabiter les deux.

On reste assez classique : porte-bouteilles sur les côtés, sangle de compression sur le rabat, une petite poche à l’intérieur du rabat, une grande ouverture zippée sur un côté du sac. J’ai une poche isolée thermiquement qui fait office de glacière dans un de mes sacs et j’aime beaucoup l’idée, que j’ai envie de piquer. J’ajouterais deux poches ou slots le long de la sangle, une pour un couteau ou un multitool et l’autre pour le GSM.

Dans les installations un peu exceptionnelles, je mettrais bien un système de clip sur le côté du sac qui ne s’ouvre pas, pour fixer une trousse de secours en « quick release ». Peut-être que c’est parce que je me sers souvent de la mienne, mais ça me paraît toujours absurde de devoir fouiller dans des poches ou vider tout le sac pour trouver un truc qui doit être déployé aussi rapidement qu’un aspivenin, du ventolin ou un epipen.

Et ma petite touche de meuf qui se complique beaucoup trop la vie et qui veut toujours pouvoir tout avoir sous la main, c’est cette idée de la poche A4 tout à l’avant du sac. Contre-intuitivement, je lui ferais une ouverture latérale, pas depuis le dessus. Dedans, j’y mettrais une pochette pour un bloc de papier, et la moitié d’un zip détachable. L’autre moitié du zip détachable irait sur un insert amovible avec des rangements pour outils, ou pour crayons, ou pour boîte d’aquarelle et pinceaux, qu’on pourrait du coup retirer facilement du sac sans avoir à tout déranger et utiliser facilement là où on s’installe, et qu’on pourrait aisément interchanger selon l’utilisation du sac qu’on a prévu ce jour-là : on largue l’insert à tournevis dans un coin, on met l’insert à crayons de couleur, et elle est belle.

J’aimerais bien que ma paranoia soit sans objet et avoir une foi aveugle en la bonté de l’humanité, mais je sais que j’ai meilleur temps de coller un

Cet objet créé par Morayner Blacksmith est sous la license CC BY-NC-SA 4.0

pour tout le contenu de cette page si je veux pas que ça finisse en eau de boudin. J’ai l’intention d’en faire quelque chose. J’ai besoin d’en faire quelque chose. D’autre que du pognon sur le dos des malades.

Je discuterais bien avec un.e ergo pour peaufiner cette histoire de sangle. Pour le reste je crois que c’est pas mal au point déjà.

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