En vrac #8

Cette personne a fait un clavier coulissant pour téléphone portable avec une toute petite PCB chou et des tout petits interrupteurs chous et c’est tout documenté en japonais. C’est dans l’air du temps, hein, parce que je viens de recevoir des interrupteurs et des capuchons d’interrupteurs et un bon métrage de câble-ruban pour faire la même chose en un peu plus gros et soudé main (mais pas pour un téléphone… on va voir si y en a qui suivent). On dirait qu’on est quelques uns à espérer le retour du slidephone à clavier ou d’un handheld du genre (et à finir par se démerder tout seuls).

ASMR de cambrousse, la pause entre deux sessions de transbahutage de cartons assise sur le banc devant la maison à écouter la gouttière qui s’écoule en faisant « ploc ploc » dans le seau en plastique, le tambourinage de la pluie sur l’auvent en plexi ondulé, le grondement de la fontaine pétée qui s’écoule plus par son flanc moussu que par son robinet. Hypnotisée par le gentil flot régulier de fumée qui s’échappe de la cheminée du voisin, les sapins bien rangés recouverts de sucre-glace en contre-champ. L’inspiration familière: ambrée, piquante, boiseuse. S’agit d’avoir la bonne altitude. Ploc, ploc. Ici et maintenant. Ploc, ploc. Ni dans le futur, ni dans le passé. Ploc, ploc. Les muscles encore chauds de l’effort, la sueur perlant au front, souffle dragon dans la fraîcheur minérale. Museau froid, poil alerte, le corps sait.

Japanther c’est quand même vachement bien. Une guitare, une batterie, un lecteur-cassette, du noise-punk bien crade et saturé et super enthousiasmant. Y a Cantenac Dagar qui a un setup assez similaire, lecteur cassette, banjo et beatboxing. Le résultat est vachement différent par contre, tout aussi distordu mais plus planant, plus agressif, plus doom.

La dame a dit « attention, le meuble est lourd! » Il était pas lourd. Elle a dit « Wow, vous êtes forte! » et je me suis sentie forte et bien dans mes pompes. Elle m’a regardée descendre le meuble dans l’escalier, le monter dans la voiture, le sangler pour immobiliser les tiroirs. Elle a dit « On est démerde, nous, les femmes! », j’ai dit « huh ouais, quand on nous laisse faire ». On a un peu gloussé, fières de connivence. Quand j’écoute bien, les gens sont doux. Le meuble était un peu plus lourd en montée, mais il fait bien dans la chambre. Il a l’air tout petit.

Aujourd’hui j’ai apporté des fleurs et des chocolats à l’hôpital et c’était moi la malade. C’était la dernière fois que je voyais l’équipe de soignantes qui m’a accompagnée pendant six ou sept ans à recevoir mon traitement dans cet hôpital, je pouvais pas partir simplement en disant « bonne continuation ». C’est très étrange, la fin de ces relations, qui ont toujours été simplement cordiales et assez superficielles, et à la fois tellement intimes et vulnérables. On dit au revoir à des personnes que l’on ne connait pas vraiment mais qui ont pris soin de nous à un degré de proximité et de nécessité qu’on ne reçoit même pas forcément de ses proches. C’est troublant, et pas si anodin, de rompre ces liens, et la perspective d’accorder cette confiance par défaut à de parfaits inconnus qui vont prendre le relais.

Il est bizarre, ce départ. Il me fout mal au ventre, il est compliqué. J’aime pas ce que je quitte et j’aime où je vais, je suis déterminée à tout faire bouger, je me réjouis et il est temps. Mais c’est pas léger.

Vu Inu-oh et bilan mitigé. Le dessin et l’animation sont sublimes, l’histoire est très riche et belle. J’ai trouvé la compo de la musique un peu rustique et très répétitive, ce que je trouve dommage pour un format apparenté à la comédie musicale, et si le chanteur est excellent, rien à redire là-dessus, sa voix m’a beaucoup irritée.

J’ai voulu jouer à Sonic Adventure 2 mais Shadow il a dit « no time for games » alors j’ai arrêté.

ma playlist, là, qui me fout des petits taquets dans les mollets, ça va aller ou bien?