Dans ma démarche pour virer définitivement le téléphone portable (c’est fait, ça fait un mois d’ailleurs, il faudra que je ponde un petit compte-rendu), la fonction la plus vitale à remplacer, pour moi, a été l’agenda.
J’avais pas trop envie ni besoin d’un truc aussi massif que les agendas papiers qu’on avait à l’école, avec une double page par jour. Je suis pas ministre, et j’ai plus de devoirs à rendre, à priori noter un ou deux RDV par jour ça fait parfaitement l’affaire. En plus je rate moins de choses si je peux visualiser toute la semaine à venir d’un coup plutôt que jour après jour, où je vais pas forcément penser à revoir ce qui vient en avance.
Par contre, j’avais envie de quelque chose d’assez versatile, qui me permette aussi de noter ou gribouiller d’autres trucs, de faire de la prise de note ou des croquis, d’avoir mes listes de courses et mes to-do lists, un peu tout au même endroit.
J’ai trouvé ce format qui me convient à merveille, avec six bons mois d’usage, qu’est le « traveler’s notebook ». C’est assez compact mais c’est fou tout ce qu’on peut mettre comme saloperies dedans, et avec ce système de livrets volants qu’on insère et qu’on retire et qu’on remplace, c’était difficile de trouver plus efficace niveau modularité. Et puis c’est un format tellement simple que je me suis dit que je pourrais sans soucis le modifier pour coller au mieux à mes besoins. Là, je me suis contentée de reproduire, parce que l’original c’est quand même un petit budget, et puis il n’y a pas tant de revendeurs en Suisse, et puis j’étais arrivée au bout de mon agenda et il me fallait de toute urgence un nouveau livret. Donc je l’ai fait.
Moi, je l’ai imprimé sur du papier ivoire de chez Canson, autour de 180g si je me souviens bien, qui a la très agréable propriété de supporter l’écriture à la plume à bec sans baver ni faire buvard. C’est la même teinte et quasi le même touché que le papier des livrets originaux. Pour la couverture, j’ai pris du carton à photo à 300g, y en a de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Pour l’assembler, idéalement il te faudra un poinçon, une surface pour faire des trous, une grosse aiguille, et du fil de pèche ou du fil dentaire. Moi puisque j’ai une imprimante 3D je me suis imprimé ce gabarit de perçage pour la reliure, très efficace, qui est quand même plutôt sympa pour avoir un ouvrage bien aligné et propre à la sortie.
Pour la découpe je te conseille très vivement un té en métal bien lourd, histoire que ni ton ouvrage ni ton gabarit de découpe ne se baladent pendant la manœuvre, parce qu’il y en a pour une certaine épaisseur quand même. Les marges de découpe sont à 11cm, mais je te conseille d’en laisser une chouille plus, justement à cause de l’épaisseur. Tu peux y aller patiemment, en passant sans appuyer comme un bourrin, avec un cutter avec une lame bien propre, que ce soit un cutter de précision, un cutter rotatif ou un cutter tout classique.
Bon, et puis c’est bien joli d’avoir un livret, mais encore faut-il avoir un endroit où le ranger, n’est-ce pas?
Eh ben je t’ai fait une pochette pour aller avec. Un truc tout simple, hein, mais sens-toi libre de l’adapter comme ça t’amuse. C’est un projet tout à fait débutant-friendly en couture.
Pour faire cette cover il te faudra :
- environ 30cm (par 140, traditionnellement) de tissu assez lourd, autour de 200g / m³. En réalité il t’en faudra un petit mètre, si t’as des chutes c’est idéal, c’est le moment de les utiliser
- le même métrage d’entoilage thermocollant, adapté à ton tissu
- du fil assorti
- un bon mètre d’élastique
- facultatif mais top pour la solidité : une trentaine de centimètres de ruban gros grain d’1cm – 1,5cm de largeur
- facultatif mais sympa : une perle, ronde ou tubulaire
- facultatif mais traditionnel sur les TN : un petit pendentif à accrocher à l’élastique
- facultatif à tes risques et périls : des oeillets
À partir de là, c’est somme toute assez simple. Tu imprimes, tu colles aux marges et tu découpes. Il te faudra 2x la cover dans le tissu et 2x dans l’entoilage, 2x le link dans le tissu et 2x dans l’entoilage, et seulement 1x la poche dans le tissu et 1x dans l’entoilage.
Je vais te montrer en images, mais avec le prototype qui est plein de ratés parce que j’ai testé des trucs et c’était pas toujours une réussite, mais je peux pas te montrer avec le suivant pour l’instant, notamment parce qu’il n’est pas fini.
Donc tu colles ton thermocollant sur toutes les pièces concernées et tu te retrouves avec ça (il y a de quoi faire deux pochettes sur la photo) :

Le ruban gros grain, c’est pour deux choses : la deuxième on va voir un peu plus loin. La première, c’est pour donner encore un peu plus de rigidité, de tenue et de solidité à la poche (pour qu’elle ne se distende pas à force que tu glisses des trucs dedans). L’idée c’est donc d’en découper une bande par-dessus laquelle tu vas replier le bord en biais de la poche

Ensuite il faut coudre la poche avec le bord de droite rabattu, directement sur une des pièces de la couverture (les grands rectangles), sur l’endroit. Il n’y a qu’une couture à faire, c’est cette couture centrale de la poche, les bords seront pris dans la couture suivante.
Puis on met les deux parties de la couverture endroit contre endroit, et on les assemble par une couture sur presque tout le pourtour. Il faut laisser une ouverture sur le côté opposé à la poche pour pouvoir retourner l’ensemble. Avant de retourner, on coupe un peu les angles en biseau en faisant bien attention de ne pas sectionner les points de couture, pas trop près, il faut laisser un peu de matière pour que ça ne se délite pas. Puis on retourne et on pousse un peu les angles avec un outil pas pointu. À ce stade-là, on peut repasser un coup pour repousser les coutures sur les bords et tout bien mettre à plat.

Puis on choisit sa plume ou son stylo préféré, et on fait une boucle autour avec un bout du ruban gros grain. On marque l’espace nécessaire avec une épingle et on insère la boucle dans l’espace toujours ouvert dans l’assemblage qu’on vient de retourner. L’épingle qui marque la largeur de la boucle doit tomber à l’endroit de la couture qui refermera l’ouverture! On replie le tissu, on le met bien à plat, et on surpique sur tout le pourtour de notre assemblage.
Ensuite on fait de même sur le lien, en laissant cette fois un des grands côtés ouvert pour le retourner, puis on surpique.

Et voilà l’assemblage est fini ! J’espère sans la couture de merde de la prise en main de la nouvelle machine au milieu, mais au pire c’est pas grave, ça fonctionne quand même.
Prochaine étape, il faut faire des trous! Pour le prototype, j’ai mis des œillets en métal, mais décidément je déteste le résultat avec ces kits tout cheaps du genre fiskars. Il faudrait que j’investisse dans du vrai matos pour l’assemblage du cuir, par exemple. Dans l’intervalle, pour le prochain modèle, je ferai mes œillets à la main, à l’ancienne, avec du fil et une aiguille. Je te laisse choisir de ta méthode, mais il faut apporter une finition à tes trous pour qu’ils ne causent pas la destruction progressive de ton tissu.
Il te faut un trou en plein milieu, deux en bas, à environ 1,2cm du bord, puis l’un de l’autre, et les deux mêmes près du bord supérieur. Il en faut aussi deux fois deux sur le lien, le plus près possible de la couture sans la toucher. Tu peux les percer au poinçon, c’est l’idéal, mais n’importe quelle méthode fonctionne, l’important c’est que tu les « finisse » rapidement.
Une fois que c’est fait, on va enfiler l’élastique.

D’abord on passe l’élastique par le lien, puis c’est le moment d’y enfiler le pendentif si on veut en mettre un. On passe si possible les deux extrémités dans le chas d’une grosse aiguille.

On passe les deux brins dans le trou au centre par le dos de la couverture, en tirant le lien bien proche du bord de la couverture

Ensuite on fait passer chacun des brins dans le trou le plus proche du centre en haut et en bas de la couverture. Sur le brin du bas, on peut passer la perle si on en a une : elle permet de maintenir la tension telle qu’on vient de la décider.
Et finalement, on repasse les brins dans les deux derniers trous aux bords de la couverture, et on noue notre élastique au milieu. Le livret sera glissé dans cette dernière boucle, qui passera à son milieu. On peut couper le surplus et brûler les extrémités pour les sécuriser.

Et voilà, on vient de se fabriquer un agenda entièrement fait maison!
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Cet objet créé par Morayner Blacksmith est sous la license CC BY-NC-SA 4.0
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