La vie n’est pas un long flot continu d’expériences palpitantes et de moments transcendants – heureusement, ce serait épuisant. Il y a des périodes de flottement où on réoriente, on met en place, on reprend des forces. C’est l’une de ces périodes.
J’ai (encore!) bougé ma vie de quelques kilomètres au printemps dernier et cette fois-ci, je mets un temps fou à m’installer. Je prends un temps fou. C’est presque à croire que j’y prendrais plaisir. J’ai envie de faire les choses comme il faut, créer un espace de travail organisé et efficace pour optimiser mon workflow (bon sang, qu’est-ce que je suis en train de devenir, à déblatérer du jargon managérial honni dans mon propre sanctuaire?)
Mettre en place les espaces de travail pour concevoir mes projets est en soi un projet finalement assez imposant. Je planifie minutieusement chaque mètre carré d’aménagement, et chaque projet est bloqué par l’avancement du projet précédent qui est bloqué par quelques pièces manquantes qui sont bloquées par un budget trop serré et ainsi de suite jusqu’au Boss De Fin des blocages, qui est la survenue surprise d’un « traumatisme dû au stress de répétition », sûrement un syndrome du canal carpien ou affilié, récompense ultime du bricoleur enthousiaste qui se colle des tendinites à faire le même truc pendant 16h d’affilée parce que mais-tu-comprends-j’ai-presque-fini.
Jusqu’à ce qu’on ait réglé ce pépin, pas question de tricoter, la menuiserie il vaut mieux éviter, visser des trucs est un peu exclu et surtout, punition suprême, mes basses et moi allons devoir nous faire la gueule pendant quelques temps. Donc, pas moyen de finir cet établi, ou ce violon, ou de vous faire un album jusqu’à nouvel ordre (à moins que…). Qu’à cela ne tienne, en attendant on va repenser l’ergonomie des postes de travail – à commencer par les claviers et souris parce que mine de rien ce sont tout de même mes outils principaux et ils sont si mal foutus en l’état qu’ils m’amochent – et fignoler l’organisation des outils et des pièces – parce que mine de rien, ça aussi, ça fait partie de l’ergonomie, et puis ce sera plus agréable à l’usage de toutes les façons.
La pile de boulot va donc transitoirement changer un peu de tête et produire des travaux moins visibles; c’est le moment de faire des upgrades sur l’imprimante 3D (changer la carte-mère, lui mettre une sonde et un plateau en verre, migrer l’électronique dans un boîtier hors du châssis, lui faire un case… Rholala on va s’amuser et ça fait un peu peur en même temps), de faire un peu de graphisme, d’imprimer plein de petits machins pour accrocher des choses sur des trucs (ce moment où tu t’entends penser « Rha mais tu te rends compte les possibilités que ça ouvre en cable management? » … comment dire), de bosser la théorie, et puis de penser aux possibilités d’auto-hébergement de ce site dans une boîte à bonbons par exemple, parce que j’ai déjà tapé dans des limitations qui me collent des insomnies. Je pensais que ça me prendrait plus longtemps.
Je vous montrerai ce qu’il y aura à montrer et dans l’intervalle, soyez plus intelligents que moi, faites des pauses, prenez soin de vos mains!
Si tu te demandes ce que c’est encore que ce machin sur la photo : tu verras bien.
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