J’ai un certain nombre de projets sur le feu en ce moment, à différents degrés d’avancement, qui attendent tous d’être finalisés. La masse de boulot me prend beaucoup de temps et de bande passante mentale, l’une des principales raisons pour lesquelles j’ai un peu laissé tomber la mise à jour de mon site depuis… pas mal de mois, maintenant.
First things first, sur la page d’accueil, dans mon encart de présentation, tu auras sûrement vu une nouvelle série de logos cliquables. L’un d’eux, la petite poupoule
Mène directement à mon tout nouveau shop – tellement nouveau que je n’ai pas encore pris le temps de lui concocter une image de bannière digne de ce nom – où tu devrais trouvoir pouver les résultats de mes dernières bidouilles quand j’ai fait du rab, ce qui m’arrive tout de même assez souvent, et / ou m’y demander de faire du rab sur commande, ce qui est tout à fait envisageable à la condition que tu réalises bien que, eh ben, j’ai toujours cinquante projets sur le feu et pas mal de limitations personnelles et mes délais sont absurdement longs. Donc, exceptionnellement, les mandats.
Dès que j’aurai terminé la rédaction de ce billet, je soumettrai à l’équipe du site une première traduction, vu que la plateforme est une coopérative elle fonctionne avec la contribution des membres.
Le site – celui-ci, le miens – attend aussi un nouvel habillage : c’est en cours de réflexion, ça va venir mais aucune idée de quand. Il y aura donc sûrement des phases de tests. En attendant, j’ai installé un plugin qui convertit le contenu des billets en format ActivityPub, donc il est concrètement possible de suivre les nouvelles publications sur le site depuis un coin du Fédiverse, par exemple depuis Pleroma ou Mastodon, deux clients permettant d’accéder aux serveurs qui constituent cet espèce d’immense réseau social décentralisé. Si tu n’es pas familier avec ces noms et ces notions, je te conseille de t’y intéresser, ce sont de bonnes alternatives, plus éthiques et respectueuses de ta vie privée, que des sites comme Facebook, X ou Instagram… Enfin, dans tous les cas, tu peux suivre l’évolution de ce site en m’y suivant avec le handle @Morayner@Morayner.org .
Ensuite, cet été j’ai appris par hasard l’existence d’une technique de tissage qui remonte à quelques millénaires, extrêmement nomade : il suffit de quelques « cartes » ou « tablettes », concrètement des carrés de bois, de corne ou même de carton de moins d’1mm d’épaisseur chacune, munies d’un trou à chaque coin. On peut attacher son ouvrage à sa ceinture puis à un pied de table ou n’importe quel poste qu’on a à portée de main. On passe les fils dans les trous, on tourne les cartes, on bloque la position en passant notre fil de trame dans la foule ainsi créée… Il n’y a pas de limites au format – sinon peut-être sa propre capacité à s’y retrouver dans les manipulations – mais le plus souvent l’ouvrage produit est une sangle, qui n’a rien à envier en solidité aux sangles nylons produites industriellement, mais les écrasent largement en joliesse. Les possibilités sont immenses, les résultats superbes et il a bien sûr fallu que j’essaye. J’ai donc passé une bonne partie de mon été à apprendre cette technique
Avec des résultats variés…
Puis finalement…
Plutôt bons.
D’ailleurs, quand je me suis fabriqué de quoi m’y mettre, j’ai fait du rab. Tu peux trouver ici des kits de 20 cartes en bouleau de 1mm d’épaisseur, cirées main à la cire d’abeille, et une petite navette dans une petite bourse (faite maison bien sûr) si t’as envie de t’y essayer.
Dans la foulée j’ai aussi crocheté une petite fleur de feu avec du ruban LED à l’intérieur, à pure fin décorative, pour la simple raison que je peux.
Bien. Et puis une fois que j’ai eu une aisance suffisante là-dedans, je me suis mise à m’intéresser aux diverses formes de métiers à tisser sur lesquelles je pourrais poser mon boulot pour être plus confortable et efficace, et finalement j’ai fait quelque chose de complètement différent : j’ai construit un métier à tisser à peigne envergeur, à partir d’un modèle sous licence non commerciale distribué gratuitement, qu’on peut monter avec des tiges rondes en bois et des pièces imprimées en 3D. Un très vieux rêve s’est réalisé, là : pouvoir produire moi-même du tissu, pour peut-être un jour produire des vêtements à partir de celui-ci, et avoir une pièce, à la fin, dont j’aurai maîtrisé l’entièreté de la production.
Dans la foulée j’ai un peu amélioré les montants du modèle pour rendre le métier moins souple dans la largeur (il se tordait quand je le déplaçais) et aussi pour pouvoir mettre une ensouple (le montant sur lequel le tissu s’enroule) plus épaisse pour qu’elle ne plie pas sous la tension, et modélisé quelques peignes d’à peu près toutes les tailles possibles qui s’y adaptent.
Ça, c’était, tu t’en doutes, un peu avant noël. Au même moment, j’ai fait une super collaboration avec Skalifrey pour une paire de costumes sur le thème « Medieval-Fantastic » : en trois semaines, on s’est retrouvés à produire un masque super complexe qui sera devenu le personnage d’Horace – sa tête est mobile sur son cou, qui comprend une ouverture pour le visage couverte par le tissu de la pièce qui lui recouvre le plastron. Skalifrey a imaginé le personnage de Horace, modélisé les bois, décomposé les bois et le crâne pour les imprimer en FDM, fait le travail de peinture et de décoration sur le crâne cornu, conçu et monté le cou, les épaules et le mécanisme pivotant en carton à l’intérieur, puis habillé l’ensemble.
Pour ma part, j’ai réalisé quelques esquisses de mon propre personnage – une guerrière beaucoup plus sobre, portant pelisse, earasaid, jupe, tunique et gants d’archer,
et j’ai réalisé toutes ces pièces du costume, des patrons à l’assemblage (les tissus et les laines étaient des « fins de stock »). À la fin il ne me restait que trois jours pour réaliser le patron, la découpe et l’assemblage de la cape de Horace, composée d’un métrage de tissu si absurde qu’il m’a fallu la découper en trois pans pour pouvoir utiliser trois tissus différents. Stressant, mais gratifiant
Phew. Ca en fait des machins. Attends attends c’est pas fini!
Quand ces costumes ont été terminés, j’ai enfin eu du temps pour jouer avec mon nouveau métier à tisser. Quelques écharpes plus loin,
Celles-ci, par exemple
je viens de finir de tisser trois tapis en coton plutôt grossiers, qu’il me reste à découper en petits segments puis à doubler de revêtement antidérapants pour les mettre dans les escaliers.
Avec l’aide de ma petite famille attentionnée
D’autres projets sont à divers niveaux d’avancement. J’ai des idées de patrons à vous proposer dans les tuyaux, notamment un patron de bleu de travail pensé pour convenir au corps des femmes, à partir duquel il me sera facile de dériver une salopette ou / et salopette-short et un pantalon de pluie pour le vélo, et un autre très important pour moi dont je préfère garder le secret pour l’instant. D’autres suivront, maintenant que j’ai pris Seamly2D en main ça va aller vite.
Et puis il y a encore ce projet de clavier split qui est pas mal avancé, maintenant : un clavier optimisé pour une disposition dite bépo, dont les deux rangs externes sont passablement baissés par rapport à ceux de l’Ergodox ou du Redox, parce qu’après bientôt deux ans d’utilisation du Redox le seul reproche que j’ai à lui faire c’est qu’il fait mal à mes petits doigts très courts.
Là, la PCB est terminée, il n’y a plus qu’à m’occuper des graphismes et à l’envoyer en production, ce qui devrait être fait dans les jours qui viennent. Ensuite il n’y aura plus qu’à la tester et écrire le driver tousse et ce clavier sera tout prêt à arriver chez vous – en passant probablement par le shop d’abord, avec quelques autres petits périphériques sexy que tu m’en diras des nouvelles, tu verras. Mais d’abord je dois boucler les projets en cours avant de m’attaquer à fabriquer du stock de périphériques, j’espère que tu comprendras.
Voilà je crois que c’est fini pour cet article-fleuve qu’est mon récap’ de la saison automne-hiver 23/24, j’espère que tu y auras trouvé ton compte et je te tiens au jus pour la suite des aventures!
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