Build log : le mur de pegboard

Les pegboards le long de ma table à dessin, ça fait quand même deux ou trois installations que c’est devenu incontournable. C’est la deuxième itération de cloisons de pegboards que je fais dans un de mes appartements, la première c’était dans un loft de 80m2 où je ressentais quand même le besoin de cloisonner certains espaces pour des raisons d’intimité et de praticité (les lofts c’est pas pour moi, je me sens trop exposée). C’est dans celui-ci que j’avais fabriqué la grotte , déjà.

La première itération de cloison en pegboards. Un cadre en bois très simple, avec deux barres transversales pour la stabilité. Il est fixé dans l'espace entre le sol et le plafond par un système de vérins composés de vis, de boulons autobloquants et de disques à pas-de-vis, complétés par des petits tampons de caoutchouc pour amortir les chocs.

Comme je suis toujours dans des locatifs, j’essaye de trouver des combines non destructives mais tout de même assez solides. Pas question de poser des rails au plafond et encore moins au sol. Cette première itération était donc tenue en place par un système de vérins bidouillés avec de la visserie de la quincaillerie du coin, et ça marchait super bien, ça ne bougeait pas d’un iota et je n’ai pas fait le moindre trou. En revanche c’était pas parfait : j’ai abimé le plafond parce que ces deux seuls vérins concentraient une chiée de force sur deux points. Il aurait fallu que j’en mette un ou deux de plus, et que j’interpose un carreau de bois entre les vérins et le plafond pour répartir la charge.

C’est ce que j’aurais pu faire dans ce nouvel appartement, où je me retrouve avec un salon de 54m², mais l’architecture est différente, il y a un faux plafond carré au centre du salon, traversé par de la poutraison à nu, et puis entre temps j’ai installé une imprimante 3D dans mon atelier qui ouvre pas mal de possibilités en terme d’assemblage et de connecteurs sur mesure, donc j’ai voulu tenter autre chose.

Cette fois-ci j’ai donc imprimé des pieds en forme d’équerre en ePLA, parce qu’un des défauts de la version précédente c’était que sans accroche au sol, il était possible que la cloison se déplace d’avant en arrière et ne soit pas complètement droite. Le pied-équerre réduit un peu le problème en augmentant la surface de contact avec le sol.

Cette fois-ci, vu que le faux plafond est un coffrage bois et que j’avais peur de le faire éclater en mettant ma cloison sur vérins, j’ai décidé de garder la hauteur totale de mes carreaux de bois, juste une petite dizaine de centimètres plus haut que le faux plafond, et de visser les cadres directement dans le faux plafond en lambris, avec des tampons.

Comme le lambris est bordé d’une plinthe, c’était impossible de mettre mes cadres directement en contact avec celui-ci. Donc pour assurer un peu plus de stabilité, j’ai modélisé des petites cales qui s’insèrent juste contre le lambris, de la même épaisseur que la plinthe, pour que l’ensemble cales / cadres s’appuie bien à plat contre le faux plafond, sans jeu.

Sur ces cales, j’ai fait un trou traversant avec un petit guide de 3mm qui dépasse du trou, pour pouvoir visser à travers le montant du cadre en m’assurant de percer bien droit. Une fois en place, ces guides sont écrasés par le serrage. Chaque cloison est tenue en place par deux chevilles faites pour supporter 30kg de charge chacune.

Gros plan sur une cloison, vissée au faux plafond de lambris, située sous une poutre environ à son milieu. On peut voir que les guides des cales de vissage sont aplatis. On voit aussi que la cloison est arrimée à la poutre à travers l'une des pegboards, à l'aide d'une corde.

La dernière mesure que j’ai prise, c’est de me servir des poutres que les cloisons longent comme dernier point d’arrimage – si par extraordinaire mes vis devaient péter, aucun risque que ma cloison ne me bascule sur la gueule. Une corde de vache passe entre deux trous de la plus haute des pegboards, s’enroule très serré autour de la poutre, puis est assurée avec un nœud de chaise.

Pour deux des cloisons, le passage sous les poutres était très large et il n’y avait pas de point de contact entre le cadre et la poutre une fois en place. La troisième, en revanche, j’ai dû la mettre en place en la martelant petit à petit sous la poutre, c’était tellement tight qu’elle aurait pu tenir en place juste comme ça, mais elle a quand même bénéficié du même traitement que les deux autres : vissage au faux plafond et arrimage à la poutre.

Les cloisons sont ensuite vissées entre elles par le milieu, à travers les montants, par deux points, ce qui finit de les stabiliser dans la hauteur. Une fois terminé, le montage ne bouge absolument pas.

Chaque cloison compte quatre pegboard 76×56 de chez Ikea. Chaque pegboard est vissée aux montants par 6 vis à bois 4×20. Les chevilles et les vis pour le faux plafond sont du 4×60. Les cordes sont des cordes pour vaches dégottées au magasin agricole d’à côté, déjà préparées avec une boucle et terminées avec un embout métallique (que j’ai dû aplatir un coup à la pince plate pour qu’ils passent dans l’ovale des pegboards). Les montants sont faits à partir de carreaux de bois brut de 40x36x2500 achetés dans mon magasin de bricolage le plus proche.

Le seul soucis de ces montants de pin grossièrement équarris, c’est qu’ils ne sont pas toujours super droits, certains sont carrément voilés. Malgré toutes les précautions prises pour obtenir un bon alignement, au final l’une des cloisons tirait vers l’intérieur et son pied en équerre ne touchait plus le sol d’un petit millimètre. J’ai fait aucune erreur, c’est juste le bois qui a trop travaillé… Pas de panique, j’ai juste taillé une petite cale en biseau dans un reste de carreau et je l’ai martelé sous le cadre le long du pied, problème réglé.

Le résultat est super joli et vachement pratique. Il divise très bien l’espace de cet immense salon en me fournissant un poste de travail efficace. De l’autre côté, il me reste à bricoler une petite plateforme pour poser le projecteur du salon, et à recouvrir de tissu pour empêcher la lumière de gâcher l’image, de façon permanente ou en y mettant des rideaux.

Au final quand je quitterai l’appartement (si je le quitte, je suis pas sûre, il est vachement bien quand même), je pourrai tranquillement démonter mes cloisons, sans qu’elles aient laissé d’autres marques que les six tampons dans le faux plafond – c’est-à-dire moins de dégâts que n’en fait un rail de luminaires, par exemple.

, ,
Fediverse Reactions

2 réponses à “Build log : le mur de pegboard”

  1. Avatar de Geobomatic

    Wow, impressionant ! Suis tellement quiche en bricolage -_- Bravo !

    1. Avatar de Morayner Blacksmith

      j’ai commencé par être une quiche tkt

Répondre à Morayner Blacksmith Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *